Lettre ouverte au Président de la Chambre des Députés, Gary BODEAU
Lettre ouverte au Président de la Chambre des Députés,
Gary BODEAU
par Méleck Jean- Baptiste
Honorable Député,
J’ai
appris sans grande surprise votre accession à la présidence de la Chambre
Basse, une récompense selon plus de la qualité de votre leadership au sein du
bloc majoritaire réputé très proche du pouvoir mené par le président de la République
Jovenel MOISE. Timide au début, profitant du timing politique, vous entérinez
peu à peu une montée vertigineuse dans les méandres scabreux du jeu politique. Vous
combinez si bien l’intérêt, l’intelligence et la stratégie en politique que
vous faites aussi peur.
Je
profite de l’occasion pour vous relater aussi, Honorable Député, sans vouloir réduire votre tâche à un maire ou un
agent exécutif, que vous avez été élu Député d’une circonscription dotée de
certaines infrastructures contrairement à d’autres circonscriptions éloignées
de la République de Port-au-Prince où les citoyens réclament beaucoup et
parfois trop à leurs chers représentants parlementaires. Vous bénéficiez à cet égard
du monopole des inégalités urbaines et du traitement de faveur de la proximité
territoriale. Et mon constat douloureux c’est que dans la prise en compte de
politiques publiques, les circonscriptions éloignées de la capitale sont
extrêmement négligées par l’Etat central.
Je
fais partie de ces milliers de jeunes compétents, dynamiques et anonymes qui
subissent la dictature de nos dérives publiques. Cependant, nous sommes restés
optimistes, croyant qu’un jour la République sera animée du sens de services et
du respect de la confiance citoyenne. La reddition de comptes (fondamentale de
toute démocratie) fera place au règlement de comptes (manipulateur, avilissant
et catastrophique).
Honorable Député,
Nous
vivons un grand temps de famine politique tant nos élus ont trahi leurs devoirs
de résultats si importants pour une relève nationale et l’effacement comme
pratique politique de marronnage a gagné du terrain amplifiant nos malheurs
publics. Dans le temps qui vous reste à contrôler l’action gouvernementale,
j’emprunte la voix des citoyens de Delmas pour vous demander à séparer le grain
du peuple de l’ivraie des jouissances abusives du pouvoir. C’est à cet instant
qu’on vous croirait être un Député du Peuple.
Mettez-vous au
travail !
Je vous salue sous les
flambeaux de nos Pères Fondateurs !
Méleck JEAN-BAPTISTE,
Politologue
Port-au-Prince, le 18 Janvier 2018
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