Le revers de 1804!
Le revers de 1804!
par Peterson Monestime
Je ne saurais me conduire en
sociologue car mes études juridiques ne me gratifient pas de cette
qualification. Cependant cette disqualification ne m’empêche pas d’avoir un œil
ouvert sur la société haïtienne à laquelle je m’appartiens en observant les phénomènes
sociaux, les comprendre et proposer des idéologies nouvelles pour son développement.
Comme toute société existante ;
de 1804 à nos jours, la nôtre a connu de
nombreux changements et modifications ; ce qui est évident d’ailleurs. Permettez-moi mes chers lecteurs de citer quelques phrases du professeur Guy Rocher dans son livre intitulé :
Introduction à la sociologie générale. Changement social volume
3 « La société est histoire. Elle est constamment engagée dans un
mouvement historique, dans une transformation d’elle-même, de ses membres, de
son milieu, des autres sociétés avec lesquelles elle est en rapport. Que ce
soit d’une manière brusque, lente ou imperceptible, toute société connait
chaque jour des changements, qui sont plus ou moins en harmonie avec son passé
et suivent un dessein ou un projet plus ou moins explicite » Ma première
préoccupation dans les changements sociaux en Haïti c’est qu’il n y a pas d’harmonie
entre notre présent et notre passé comme
peuple. Plutôt c’est un « decrechendo » total de notre nation où je
pourrais dire un revers de 1804. Il fut un temps où nous avons marqué
l’histoire en pourchassant l’armée napoléonienne, la plus puissante à l’époque et
aujourd’hui nous sommes parmi les pays les plus pauvres de la planète. C’est la
décadence.
Ma deuxième préoccupation c’est que
nous n’avons jamais cessé nos conneries pour repartir à nouveau. Nous nous
contentons de rappeler notre histoire à
chaque fois que nous sommes humiliés et rabaissés par un autre peuple. Je me
rappelle de ce « woy woy » médiatique de 2013, en Haïti comme à
l’étranger après la résolution (quasi-apartheid) 168-13 que les dominicains ont
pris a l’égard des haïtiens vivant là-bas. Et plus récemment nos colères exprimées
contre la déclaration du président américain qui nous traitait de pays de
merde. C’est comme par exemple votre
maison qui est sale, un ami le voit et arrive au dehors en parle
publiquement. Et vous savez très bien que la maison est réellement sale mais mécontent de ce qu’il en parle à
tout le monde. L’essentiel serait plutôt de nettoyer votre maison et la
prochaine fois que ton ami revienne qu’il pourra voir la propreté et en parlera
autrement.
Il faut rappeler qu’en droit
international public, qu’il n’y a pas de cadeau ; les Etats interagissent
selon leurs intérêts. De même dans les
relations individuelles, on vous traite selon ce que vous représentez. Et je
l’avais dit une semaine suffit pour oublier la déclaration de Trump, après nous
continuons à faire pires de ceux qu’on nous a reproché. Alors je veux vous
dire ; cesser vos orgueils de merde qui vous faites réciter l’histoire de
1804 quand on vous rabaisse. Quelle méchanceté ! Prendre conscience de notre état
et repartir à zéro ; c’est notre seule chance de stopper notre indignation
aux yeux du monde entier. Nous risquons d’indigner chaque jour si nous ne
faisons pas une halte de notre route descendante pour une volte-face afin de prendre notre destin
au sérieux.
Peterson
MONESTIME /Juriste
pmonestime55@gmail.com
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